Une analyse spatiale multicritère

Le potentiel de valorisation agricole est évalué par combinaison spatiale des critères définissant l’aptitude agronomique des terres et leur disponibilité pour un usage agricole

1. Le zonage agro-écologique des terres

Ce dernier définit des zones homogènes en termes de relief, de climat et de sols, et donc au final en termes de potentiel de production agricole. Il repose sur une analyse multicritère de l’aptitude des terres à la production Agricole. Selon la FAO (1976), l’aptitude d’une terre à l’agriculture correspond à « l’aptitude d’un type de terre donné à un type d’utilisation donné, dans son état actuel ou après l’apport de certaines améliorations ». En l’absence d’aménagements majeurs (irrigation, terrassements, drainage, etc.) l’aptitude agronomique d’une terre repose essentiellement sur le climat, la géomorphologie et sur les caractéristiques intrinsèques des sols (pédologie). La combinaison de ces paramètres permet de classer les terres selon des niveaux d’aptitudes agronomiques allant d’inapte à très apte.

Selon les recommandations de la FAO (1976), chaque facteur a été reclassé à dires d’experts en 5 classes d’aptitudes allant d’inapte de manière permanente à très apte; puis les facteurs ont été combinés dans un SIG et la carte finale a été obtenue en ne retenant que l’aptitude la plus faible selon le principe du facteur limitant (Liebig 1840).

Classes d'aptitudes

2. La vocation agricole des terres

Elle dépend d’une part de leur aptitude agronomique et d’autre part des usages actuels ou futurs qui leurs sont réservés. En effet, toute terre même apte agronomiquement n’a pas nécessairement vocation à être exploitée pour une production agricole. Elle peut être réservée à d’autres usages stratégiques pour le pays. Ainsi la vocation agricole des terres dépend en particulier de l’occupation des sols actuelle et des zonages existants définissant les espaces réservés à d’autres usages que l’agriculture : aires protégées, forêts classées, périmètres miniers, zones d’expansion urbaine, etc.

En l’absence d’un plan national d’aménagement du territoire, la disponibilité a été estimée à partir de la cartographie de l’occupation des sols 2020 et celle des aires protégées 2020.

  • A partir de l’occupation des sols, les territoires artificialisés (villes, infrastructures), les mines, les forêts denses (yc galeries), les mangroves et les forêts marécageuses ont été considérés comme sans vocation agricole
  • Parmi les aires protégées, les forêts classées et les parcs nationaux ont été considérés comme sans vocation agricole.